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EMJM - Concert 11 mai 2018

Violon et contrebasse – Trois gars de Lévis produisent leur propre récital

Gaspard Daigle et Émile Couture

Violon et contrebasse

Trois gars de Lévis produisent leur propre récital

Gaspard Daigle (contrebasse), William Foy (violon) et Émile Couture (compositeur) ont décidé de plonger dans l’aventure de la création en mettant sur pied leur premier récital où la contrebasse et le violon seront les grandes vedettes.

En tant que contrebassiste, Gaspard est conscient du répertoire limité de son instrument. Une contrainte qu’il voit avant tout comme un défi.

« Ça m’intéresse, soit de trouver des pièces plus obscures que personne ne connaît ou de collaborer avec un compositeur qui t’écrit une pièce. Aussi, la contrebasse est un instrument assez connu en jazz. Mais en solo ou dans un petit ensemble, c’est beaucoup moins mis de l’avant. Donc, je trouve ça intéressant de faire connaître cet instrument-là qui a un très beau son et peut être très lyrique », souligne-t-il.

Pour un compositeur comme Émile, le répertoire plutôt limité de la contrebasse était en quelque sorte synonyme de latitude.

« Pour les compositeurs, c’est intéressant parce qu’on se dit qu’il y a beaucoup d’espace pour créer et relativement peu de modèles. Il y a une tradition à créer », confirme celui qui était saxophoniste avant de se tourner presque exclusivement vers la composition.

Inspiré du patinage artistique

D’entrée de jeu, Émile avoue avoir travaillé pour sortir les deux instruments de leur carcan habituel, soit le violon jouant son rôle de virtuose avec la contrebasse en appui.

À la recherche de modèle, il s’est arrêté à observer un couple de patinage artistique.

« Souvent la femme va faire les trucs plus virtuose, mais en même temps, elle doit être ferme aussi pour être capable d’avoir des appuis. Puis, son partenaire ne peut pas être seulement un poteau. Il doit être capable d’être lyrique à certains moments. Je trouvais qu’il y avait là un modèle intéressant. Ce qui m’a enligné avec une musique très rythmique, assez fragmentée et en petites cellules, très accentué où on change fréquemment de direction », explique-t-il.

Ainsi, la pièce vient jouer constamment sur la relation entre deux partenaires qui vont parfois s’opposer, se narguer, ou tenter de faire corps.

Pour un large public

Écrit rapidement, le récital pourrait avoir un aspect évolutif selon le compositeur.

« C’est un premier élan et je l’assume. Mais je ne m’empêcherai pas après coup de prendre une section en particulier pour la développer davantage ou carrément d’en jeter une autre que je trouve moins intéressante. Je n’ai aucun scrupule à retravailler mon matériel de cette façon », assure-t-il.

D’autant plus que le trio aimerait bien voir le projet vivre plus longuement que le temps d’un récital.

Surtout que la musique est composée en fonction de plaire à un large public.

« Lorsque j’organise des petits concerts comme ça, je me dis qu’il faudrait que ce soit autant plaisant pour celui qui connait ça que l’autre moins habitué », insiste Gaspard.

Trois gars de Lévis

Le hasard a permis que ce projet soit mis sur pied par trois artistes de Lévis ayant en commun leurs études au Conservatoire de musique de Québec.

De son côté, Gaspard a littéralement grandi dans l’univers de l’École de musique Jésus-Marie.

En effet, à quatre ans, il y a suivi ses premiers cours de violon alors qu’à 15 ans il y a appris pendant un an les rudiments de la contrebasse.

Fils d’une enseignante de l’École, il enseigne lui-même depuis l’an dernier les secrets de son instrument de prédilection.

Ainsi, le temps d’un récital, l’œuvre d’Émile côtoiera des pièces de Beethoven, Bach, Shostakovith, Edgar Meyer et Yun Isang.